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1 recherche sur le mot-clé 'Morts non enterrés'
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Le corps, la jouissance et le refus du désir : réflexions à propos de l’économie psychique des personnalités addictives / Vincent DODIN in Thérapie psychomotrice et recherches, 171 (2012)
[article]
Titre : Le corps, la jouissance et le refus du désir : réflexions à propos de l’économie psychique des personnalités addictives Type de document : Texte imprimé et/ou numérique Auteurs : Vincent DODIN, Auteur Année de publication : 2012 Article en page(s) : p.90-96 Langues : Français (fre) Mots-clés : Société Morts non enterrés Index. décimale : PER Périodiques Résumé : On assiste aujourd’hui à un bouleversement profond dans l’expression des pathologies mentales. Nous sommes en effet passés en quelques décennies, d’une organisation névrotique dominée par le refoulement du désir, à la nécessité de jouir à tout prix et sans délai de tout. La quête de la jouissance, nous positionne de plein pieds dans la problématique addictive qui se décline au plan sociétal où tout est consommable sans limite, ni différé ; Au plan familial, dans la relation addictive qui s’établit entre parents et enfants. Au plan psychopathologique qui nous a fait passer de l’ère de la névrose à l’ère de l’addiction.
Le rapport au corps, à l’image de soi, au poids n’échappe pas à cette nouvelle économie addictive. Ce qui est excitant dans notre monde médiatique et virtuel, c’est de paraître. La partie vivante et habitée du corps a, au fond, peu d’importance, comme en témoignent les mannequins anorexiques qui incarnent le mieux ce rapport à l’image. A l’extrême, le corps n’est plus qu’une image virtuelle sans âme et sans chair
Les adolescents qui s’en prennent à leurs corps nous interpellent aussi sur la question de la mort. L’anorexie, les tentatives de suicide, la proportion qu’ont les jeunes à se couper, les conduites addictives extrêmes… sont autant de mises en scènes de la mort comme pour mieux l’exorciser, peut-être pour retrouver la part vivante qu’ils ont en eux-mêmes. Dans une société où la mort a cessé d’être la condition du vivant, les morts ne sont plus « enterrés » !
Traces indélébiles dans l’inconscient familial, ces morts non enterrés auraient un impact sur le tissage des liens familiaux. Ils diffuseraient leurs arômes mortuaires dans le bain familial et imprimeraient de leur présence la trame du tissu relationnel. Dans le traitement des addictions, les thérapies à médiation sensorielle chercheraient à contacter la mémoire psycho-corporelle imprégnée de cette caractéristique mortuaire pour tenter de la modifier et imprimer d’autres sensations bien vivantes celles-là, qui autoriseraient un rapport bienveillant au corps.Permalink : https://www.cra-rhone-alpes.org/cid/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=203
in Thérapie psychomotrice et recherches > 171 (2012) . - p.90-96[article] Le corps, la jouissance et le refus du désir : réflexions à propos de l’économie psychique des personnalités addictives [Texte imprimé et/ou numérique] / Vincent DODIN, Auteur . - 2012 . - p.90-96.
Langues : Français (fre)
in Thérapie psychomotrice et recherches > 171 (2012) . - p.90-96
Mots-clés : Société Morts non enterrés Index. décimale : PER Périodiques Résumé : On assiste aujourd’hui à un bouleversement profond dans l’expression des pathologies mentales. Nous sommes en effet passés en quelques décennies, d’une organisation névrotique dominée par le refoulement du désir, à la nécessité de jouir à tout prix et sans délai de tout. La quête de la jouissance, nous positionne de plein pieds dans la problématique addictive qui se décline au plan sociétal où tout est consommable sans limite, ni différé ; Au plan familial, dans la relation addictive qui s’établit entre parents et enfants. Au plan psychopathologique qui nous a fait passer de l’ère de la névrose à l’ère de l’addiction.
Le rapport au corps, à l’image de soi, au poids n’échappe pas à cette nouvelle économie addictive. Ce qui est excitant dans notre monde médiatique et virtuel, c’est de paraître. La partie vivante et habitée du corps a, au fond, peu d’importance, comme en témoignent les mannequins anorexiques qui incarnent le mieux ce rapport à l’image. A l’extrême, le corps n’est plus qu’une image virtuelle sans âme et sans chair
Les adolescents qui s’en prennent à leurs corps nous interpellent aussi sur la question de la mort. L’anorexie, les tentatives de suicide, la proportion qu’ont les jeunes à se couper, les conduites addictives extrêmes… sont autant de mises en scènes de la mort comme pour mieux l’exorciser, peut-être pour retrouver la part vivante qu’ils ont en eux-mêmes. Dans une société où la mort a cessé d’être la condition du vivant, les morts ne sont plus « enterrés » !
Traces indélébiles dans l’inconscient familial, ces morts non enterrés auraient un impact sur le tissage des liens familiaux. Ils diffuseraient leurs arômes mortuaires dans le bain familial et imprimeraient de leur présence la trame du tissu relationnel. Dans le traitement des addictions, les thérapies à médiation sensorielle chercheraient à contacter la mémoire psycho-corporelle imprégnée de cette caractéristique mortuaire pour tenter de la modifier et imprimer d’autres sensations bien vivantes celles-là, qui autoriseraient un rapport bienveillant au corps.Permalink : https://www.cra-rhone-alpes.org/cid/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=203