Journée d’étude : Plasticité cérébrale : apprentissages et situation de handicap – 20 janvier 2012 – Espace de l’Ouest Lyonnais (Lyon 5e)

20 janvier 2012

L’association OVE organise une journée d’étude sur le thème :

Plasticité cérébrale : apprentissages et situation de handicap

Elle se tiendra le Vendredi 20 janvier 2012, à partir de 9h00 à l’Espace de l’Ouest Lyonnais (2 bis-6 rue Nicolas Sicard, Lyon 5e).

Argumentaire :

Les avancées de ces vingt dernières années dans les domaines de la neurobiologie, des psychothérapies, de la neuropsychologie, nous amènent, nous qui sommes au contact quotidien des “handicapés“ , à nous interroger sur la pertinence et les dérives du mot “handicap“.

Ce mot franglais, avec son dérivé “handicapé“, utilisés commodément aujourd’hui, même sous la forme politiquement correcte de “personne en situation de handicap… de ceci ou de cela“, n’encouragent-ils pas une approche méthodologique pernicieuse ? Ne révèlent-ils pas un mode de penser faisant fi des droits à la diversité ? Ne conduisent-ils pas chacun, spécialiste ou simple citoyen, à confondre processus endommagé et catégorisation sociale et administrative de la personne qui en est affectée ?

Ce qualificatif, souvent recherché dans un premier temps en vue de l’obtention d’une mesure de compensation – aide à la scolarisation, facilitation d’examen, rente à vie, etc. – pourrait bien n’être que le gage d’avantages “fantômes“, reconnaissance des besoins organisationnels de la société plus que des besoins réels des bénéficiaires. Sans doute faudra-t-il dépasser ce modèle pour refonder la solidarité et la qualité de vie des « personnes en situation de handicap » sur d’autres concepts.

Aujourd’hui, où les connaissances neuropsychiques nous ouvrent des perspectives, s’agissant de la reconstruction comme de la sauvegarde de la personne en sa qualité de “sapiens“, ne devons-nous pas abandonner les classifications trop rigides, qui datent de l’époque où l’on pensait que le développement neurocérébral et le capital cognitif de chacun étaient figés dès le début de son existence ?

Aurions-nous aujourd’hui les moyens d’oser ce pronostic, que des personnes soient capables, grâce à diverses actions coordonnées, d’accéder à une qualité de vie bien supérieure à ce que l’on pouvait espérer en se basant sur des critères catégoriels de handicap ? Nous regarderons en particulier comment l’obstination bienveillante et optimiste est “payante“ dans tous les cas, y compris face à des personnes gravement déficitaires dans plusieurs domaines cumulés, physiques et sensoriels, psychiques et cognitifs.


Programme :

9h00 : Accueil / collation

9h30 : Intervention de Christian Berthuy (directeur général d’OVE)

9h45 : Pr Alain Prochiantz (Collège de France) : Conférence d’introduction.

10h30 : Pr Thierry Pozzo (INSERM, Université de Dijon)

Plasticité cérébrale, apprentissage et cognition motrice “ Remodeler les cartes corticales ”.

11h15 : Pr Petra Hüppi (Université de Genève – Conseil scientifique de La Fondation Motrice – Paris)

L’imagerie cérébrale pour l’étude du développement cérébral normal et pathologique des nouveaux-nés à risques.
“ Foetal Programming of Adult Disease ” : l’exemple du “ programming ” de l’obésité et du diabète.

11h45 : Questions / Réponses

12h00 : Pause déjeuner


Après-Midi : Cinq conférences-débat en parallèle

1 – Intervention de Gérald Bussy (Psychologue-neuropsychologue. Docteur en neuropsychologie) :

« Déficiences intellectuelles » : plusieurs études ont montré qu’une prise en charge de la Mémoire à Court Terme ou de la Mémoire de Travail était efficace et pertinente chez les patients présentant des troubles du neurodéveloppement – Transversalité de la MCT/MdT, tant en ce qui concerne les différentes sphères cognitives, qu’en ce qui concerne les situations de handicap.

2 – Intervention de Josef Schovanec (Docteur en philosophie. Membre de l’association Asperger Aide)

« Troubles envahissants du développement » : peut-on considérer les diverses interventions éducatives comme une compensation qui favorise l’adaptation ? L’intervention précoce par des thérapies de jeu social, au moment où la plasticité cérébrale est à son maximum, favorise-t-elle le développement de pré-requis à la communication ? Comment une personne avec autisme vit-elle dans le monde des neurotypiques ? Comment s’adapte-elle… ou bien est-ce l’adaptation de son entourage qui est en question ?

3 – Intervention de Vania Herbillon (Psychologue-neuropsychologue. Institut d’épilepsie de l’enfant et de l’adolescent HFME Lyon)

Comment appréhender l’incidence spécifique de l’épilepsie sur les capacités cognitives dans le cadre d’un polyhandicap ?
Quels sont les liens entre les troubles spécifiques des apprentissages et l’épilepsie ? Quelle perception la personne porteuse d’un polyhandicap a-t-elle de son épilepsie ? Comment accompagner le désarroi ? Comment accompagner la suite de crise ?

4 – Intervention du Dr Isabelle Soares-Boucaud (Responsable des unités d’évaluation des troubles sévères du langage aux HCL, au CH Le Vinatier et spécialisée en Victimologie) et du Dr Bruno Harlé (Pédopsychiatre au CH Le Vinatier – Responsable de l’unité d’hospitalisation des jeunes enfants et spécialisé dans la Théorie de l’attachement) :

Bientraitance VS Maltraitance : Le Dr Isabelle Soares-Boucaud exposera ses travaux sur la maltraitance chez les enfants présentant des troubles des apprentissages. Les contributions possibles des distorsions du lien parent-enfant sur le développement cognitif.

Le Dr Bruno Harlé présentera des travaux récents qui relient la qualité des relations précoces à la plasticité des structures cérébrales impliquées dans les apprentissages.

5 – Intervention du Dr Michel Habib (Praticien Hospitalier en Neurologie au CHU de la Timone à Marseille. Responsable médical du service Sessad-Dyslexie (résodys) à Marseille) :

Qu’est-ce qui est plastique ? Le modèle de la rééducation par la musique ; l’entraînement musical est exemplaire de la façon dont le cerveau peut se modifier : similitude entre certains paramètres musicaux et certains aspects déficitaires des troubles des apprentissages.


14h45 : Dr Claire-Marie Rangon (Pédiatre spécialisée en neurologie et auriculothérapie. Hôpital Bicêtre) et Pr David Alimi (Neurophysiologiste consultant à l’Institut Gustave Roussy de Paris)

Plasticité cérébrale : postulat scientifique de l’Auriculothérapie : vérification par l’imagerie cérébrale. Exemple de la prise en charge non médicamenteuse de la douleur.

15h30 : Dr Sibylle Gonzalez-Monge (Service de rééducation pédiatrique – Centre de référence des troubles des apprentissages aux HCL), Dr Karen Lidzba (Université de Tübingen) et Pr Ingeborg Krägeloh-Mann (Université de Tübingen)

Une illustration concrète de la notion de plasticité cérébrale, impliquant un lien entre Recherche scientifique – compétence médicale et diagnostique – aménagement des attitudes d’accompagnement et des pratiques éducatives l’ « effet crowding ».

16h15 : Pr Alain Berthoz (Collège de France)

Émotion, motricité et fonctionnement cérébral.

17h00 : Questions / Réponses

17h15 : Conclusion par Jean-Pierre Demagny (Président d’OVE).


- Informations complémentaires, tarifs et bulletin d’inscription téléchargeables ci-dessous.