Enfances & Psy : L’autisme : tout un monde (4ème trimestre 2018)

Numéros spéciaux

Le quatrième numéro de la revue Enfances & Psy est consacré aux TSA :

L’autisme : tout un monde

1. Pelloux A-S, Le Run J-L. Introduction. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 9-12.

Des polémiques agitent le monde de l’autisme : elles opposent les groupes de parents aux professionnels ou ceux-ci entre eux, elles mobilisent le politique, qu’elles concernent les définitions, les théories ou les pratiques… Elles finissent par masquer un mouvement nettement plus positif, de collaborations effectives, d’inclusion au sein de la cité, de reconnaissance non seulement du handicap mais aussi des potentialités notamment artistiques des personnes autistes. Nous souhaitons à travers ce numéro éclaircir les définitions, rendre compte des nouvelles avancées en neurosciences, en psychologie cognitive et du côté des psychanalystes engagés auprès d’enfants autistes, donner la parole aux personnes autistes et à leurs parents, partager des expériences tournées vers l’inclusion et la vie parmi tous.

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2. Meynier O. Être différent. Comment accompagner les indifférents. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 13-6.

Les émotions vont et viennent se succédant ou s’entrechoquant : je me suis souvent senti incompris, asphyxié et en manque total de reconnaissance sans doute tel le papillon en gestation enfermé dans un cocon sombre et étroit, invisible, échappant aux regards… Quand l’explosion s’est produite, je suis sorti de la chrysalide et là, j’ai affronté les regards fuyants, moqueurs ou insistants… Mais j’ai réussi à sortir mes cartes et je me suis posé tranquillement sur un trèfle à quatre feuilles… Une dame de coeur m’a accueilli dans la paume de sa main, le regard doux et libérateur… J’ai ainsi arrêté de me cogner les ailes dans les coins du quatre de carreau et de me piquer les pattes sur les cactus. Maintenant je perçois ma différence d’être, papillon certes un peu écorché, mais bien vivant et affirmant mon envol même aux yeux des indifférents…

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3. Gay-Corajoud V. Lorsque l’autisme se dessine. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 17-25.

Théo est autiste. Le dessin n’est pas son point fort. À l’inverse même, dessiner est compliqué, tenir un crayon est douloureux. Et puis, dessiner quoi ? puisque son imaginaire est bridé.Pourtant, au fil des années, il parvient à maîtriser le trait suffisamment pour traduire la complexité de son monde intérieur et surtout pour le cadrer afin que personne ne puisse le modifier. Le dessin devient sa version de la réalité et cela n’est pas discutable puisque, dorénavant, c’est là, posé sur le papier. Les dessins deviennent, donc, des boucliers, des plans, des passerelles et c’est ce qui le motive pour progresser, jusqu’à faire de certains dessins, découpés et plastifiés, ses objets transitionnels.

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4. Battut M. Topologie d’un nombre premier. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 26-36.

Cet article reprend, de façon plus développée, un texte prononcé lors du congrès de la cippa en mars 2018 à Dijon sous le titre « Plus d’Un ou la poétique du nombre premier ». Il porte sur la construction d’un monde intérieur, qui n’est différencié d’un extérieur que de façon précaire. Je mets au jour les élaborations logiques qui vont permettre à mon fils Louis, sujet rétif à la division, de s’extraire des premières sensations massives pour ordonner le chaos des éléments, construire une temporalité, élaborer une pensée, s’identifier comme tel dans une vidéo, réaliser qu’on a une valeur aux yeux de l’autre, reconnaître enfin l’autre comme partenaire, De mon côté, il aura fallu en passer par une chute du Savoir, dont j’ai pu me relever en acceptant d’être non pas « autre » mais « plus Un » pour l’accompagner

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5. Juteau A, Guénoun T, Latoch M, Abarcca C. Sarabandes et virevoltes au « Gang Minute Papillon ». Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 37-48.

Cet article vise à rendre compte collectivement de la singularité de ce travailà plusieurs, initié depuis un an au sein du cattp Minute Papillon. Les auteursprésentent au fil du texte les contours du projet de soin, orienté vers les prisesen charge sensori-motrices, artistiques et culturelles des enfants tsa, au seind’une équipe sanitaire pluridisciplinaire. Après avoir évoqué les références ayant inspiré ce cattp « ludique multi-lubique », une vignette clinique est exposéepour rendre palpable la complexité des parcours de soins des enfants accueilliset la nécessité, alors, de créer des dispositifs de soin à même de naviguer ausein de cette complexité pour y réintroduire du jeu et des capacités de liaisons psychiques, mises à mal par l’intensité des troubles de ces enfants. Pour finir, les auteurs donnent l’exemple du projet de danse, avec les perspectives qu’il ouvresur un travail à plusieurs, pluridisciplinaire, créatif avec les familles d’enfants tsa et ted.

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6. Gepner B, Scotto di Rinaldi S. La musique comme voie thérapeutique pour les personnes autistes. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 49-62.

La littérature sur la musicothérapie pour les enfants autistes souligne les nombreux bénéfices qu’ils peuvent en retirer, notamment pour leurs communications et interactions sociales. Mais il n’existe que très peu de données sur la musicothérapie pour les adultes autistes. Après une recension de cette littérature, nous présenterons d’une part les objectifs et les modalités de fonctionnement d’un atelier thérapeutique à médiation musicale pour un groupe d’adultes autistes Asperger musiciens, et d’autre part la méthodologie (pré-test – 12 mois de séances de musicothérapie – post-test) destinée à évaluer les effets de ces séances sur leur vie en général, et plus particulièrement leur humeur, leur communication et leurs interactions socio-émotionnelles, leur sensorialité et leurs fonctions exécutives. Enfin, nous présentons quelques données du pré-test, et quelques observations qualitatives encourageantes quant au bien-fondé de cette voie thérapeutique pour des adultes autistes musiciens.

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7. Chamak B. Modifications des représentations sociales de l’autisme et introduction du concept « autism-friendly ». Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 63-73.

Depuis les années 1990, les représentations sociales de l’autisme ont subi de profondes transformations, même si la diversité des représentations culturelles demeure. La définition de l’autisme, les hypothèses étiologiques et les traitements ont changé. L’élargissement des critères diagnostiques est à l’origine de l’introduction dans la catégorie de personnes avec langage aux capacités cognitives importantes. Ces personnes ont commencé à s’exprimer et redéfinir l’autisme comme une différence et non comme une maladie ou un handicap. Un nouveau mouvement social célèbre la « neurodiversité », participe à une dé-stigmatisation de l’autisme et à l’apparition du concept « autism-friendly ». Cependant, ces représentations positives et la médiatisation accrue des personnes présentant un syndrome d’Asperger ont pour conséquence un désintérêt pour ceux qui n’ont pas leurs compétences.

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8. Laznik M-C, Saint-Georges C. Dépister le risque d’autisme chez les bébés de quelques mois pourrait-il permettre de transformer le pronostic ? La grille preaut, son origine et ses applications. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 74-84.

Depuis peu les chercheurs internationaux s’intéressent à la possibilité de détecter l’autisme le plus tôt possible, avant 1 an, en espérant intervenir beaucoup plus efficacement, voire peut-être empêcher l’installation de l’autisme. C’est ce même projet qui est à l’origine de la recherche preaut, imaginée il y a plus de vingt ans par des psychanalystes cliniciens de l’autisme. Les résultats remarquables qui viennent d’être publiés montrent qu’un dépistage ultra-précoce est possible, ouvrant la voie à la possibilité d’une intervention qui pourrait radicalement modifier le devenir de ces bébés.

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9. Laznik M-C. Carole, un bébé à haut risque. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 85-96.

La prise en charge précocissime d’un bébé dit à haut risque d’autisme a permis la non-installation du tableau autistique, dans une famille où la composante génétique est évidente. Ceci vient confirmer l’espoir que plusieurs auteurs mettent dans les prises en charge extrêmement précoces des fratries d’enfants autistes

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10. Parlato de Oliveira E, Saint-Georges C. De la clinique du bébé à l’évaluation du traitement : micro-analyse d’une cohorte, entre psychanalyse et transdisciplinarité. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 97-102.

Intervenir le plus tôt possible, dès la première année de vie, apparaît aujourd’hui crucial pour espérer modifier la trajectoire développementale et bouleverser le pronostic. Notre recherche a pour objectif d’évaluer les effets d’une intervention utilisant l’approche psychanalytique, en dialogue avec les autres champs du savoir, pour les bébés à risque d’autisme et leurs parents.

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11. Chaste P. Risque d’autisme : une architecture complexe. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 103-11.

L’autisme a été défini en tant que trouble à part entière par Leo Kanner en 1943, comme une incapacité innée à créer le contact émotionnel habituel, biologiquement déterminé, avec autrui. Malgré des évolutions, et des désaccords, quant à la définition du trouble et des limites avec les autres catégories diagnostiques, l’altération du fonctionnement social et la présence de comportements répétitifs ont toujours été considérées comme les caractéristiques fondamentales du trouble. La dernière décennie a vu apparaître de nouvelles méthodologies en génétique, permettant des études à l’échelle du génome et non plus d’un gène en particulier. Leur application dans l’autisme a permis l’identification des premières mutations rares de l’autisme non syndromique, mais aussi des progrès remarquables dans la compréhension de l’architecture génétique du risque d’autisme. Ce qui se dessine est complexe, et finalement s’approche fort du risque polygénique envisagé initialement. En parallèle, certains facteurs de risque épigénétiques commencent à être dévoilés.

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12. Tordo F. La personne autiste et sa machine. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 112-21.

La personne autiste se sent proche des machines, parfois même plus proche que de l’autre humain. Cette parenté intime implique un « branchement » précoce sur la technologie : la personne se « couple » à la machine. C’est pourquoi l’utilisation des robots en psychothérapie semble particulièrement pertinente : d’une part, le robot réactualise le couplage à la machine de la personne autiste ; d’autre part, l’objet possède des caractéristiques du vivant, et de l’humain, qui prépare à une interaction avec un autre, donc également à la relation transférentielle avec le thérapeute.

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13. Lheureux-Davidse C. La prise en compte en psychothérapie des vécus sensoriels des enfants autistes. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 122-34.

Cet article explore les troubles sensoriels souvent méconnus des enfants autistes. Quand le thérapeute s’y intéresse et prend en compte leurs intérêts sensoriels, ces enfants se sentent plus concernés, mieux compris et les rencontres sont facilitées. Entre hypersensibilité et hyposensibilité, ils atteignent parfois des états de saturation sensorielle qui leur font éviter le lien aux autres qui est particulièrement complexe et imprévisible. Ils peuvent tenter de décharger une intensité trop forte ou un excès d’informations sensorielles qu’ils ne peuvent ni filtrer ni traiter. Des installations en clivage leur permettent de s’apaiser au prix d’une dispersion psychique et d’une difficulté à coordonner différentes sensations. Un suivi thérapeutique offre une régulation relationnelle qui fait diminuer les modes de régulation autistiques au bénéfice d’un intérêt spontané pour le lien aux autres, d’une meilleure coordination dans le vécu corporel et dans l’espace. L’enfant s’ouvre à de nouvelles explorations avec son environnement.

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14. Pelloux A-S, Farret H, Le Run J-L, Marchand S, Taborelli E, Vouillon V. Le monde de l’école pour les enfants autistes. Une expérience d’unité d’enseignement en école élémentaire. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 135-46.

À partir, de leur expérience de deux classes pour enfants autistes à l’école élémentaire, les auteurs décrivent un modèle d’Unité d’enseignement (ue) pour enfants tsa externalisée et conventionnée entre l’Éducation nationale et l’hôpital. Après avoir témoigné de leur pratique de terrain, ils exposent quels sont les facteurs rendant le modèle opérant, notamment l’alliance des soins et de la pédagogie, et l’adaptation spécifique du cadre au trouble du spectre autistique.

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15. Barthélémy C. Autisme et synchronisations sociales. De la clinique à la thérapie. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 147-51.

L’approche clinique neuro-fonctionnelle nous éclaire sur les particularités sensorimotrices et émotionnelles qui altèrent les interactions du très jeune enfant autiste avec autrui et le développement de son répertoire d’activité personnelle et de communication. Cette dyspraxie sociale est liée, nous le savons maintenant, à des troubles du développement des réseaux nerveux intracérébraux dits du « cerveau social ». Les études cellulaires, moléculaires et la génétique orientent vers certaines substances-clés qui pourraient constituer la base de futurs médicaments de la connectivité. À ce jour, il n’existe pas de traitement pharmacologique qui guérisse l’autisme. On sait que les interventions rééducatives et éducatives précoces, ciblées et coordonnées, permettent, grâce à la plasticité cérébrale, de relancer la dynamique du développement des réseaux intracérébraux et d’améliorer les fonctionnements adaptatifs et de communication tout au long de la vie.

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16. Descrettes V, Boissel L, Vasselin I, Jalmaut B, Malpart A, Gignon M, Mille C, Ammirati C. Troubles du spectre de l’autisme et simulation : un outil au service du soin. Enfances & Psy. 2018 ; 80(4) : 152-6.

La réalisation d’un examen paraclinique, en milieu hospitalier, pour un enfant ou un adulte atteint de Trouble du spectre de l’autisme (tsa) est souvent complexe. Suite à une demande venant des professionnels aux côtés des patients autistes, le centre Simu-Santé, lieu de formation et de simulation destinés aux professionnels de santé, a mis en place des séances de simulation à destination de ces patients. Les séances ont été organisées autour d’un examen que les patients devaient réaliser (irm de contrôle, radiographie, etc.). Les mises en situation réelles, dans des conditions répétées, ont pour but d’aider les patients à se familiariser avec le déroulement de l’examen, dans des conditions les plus favorables possible afin de permettre la réalisation de l’examen redouté. L’objectif de cet article est de présenter les origines de ce projet ainsi que les bénéfices observés depuis sa mise en place.

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