L’information psychiatrique : Autisme et neurosciences (2014-10)

Numéros spéciaux

La revue L’information psychiatrique propose un numéro consacré à l’autisme en octobre 2014.

Autisme et neurosciences

1. Constant J. Remarques sur les rapports entre recherches et pratiques dans le domaine des TSA. L’information psychiatrique. 2014 ; 90(10) : 811-7.

RésuméLe discours dominant qui relie directement recherches et pratiques dans le domaine des troubles du spectre autistique (TSA) est interrogé à partir de l’observation d’une journée de formation. Les bénéfices/risques des résultats des recherches sur les pratiques sont évoqués en distinguant les recherches sur l’étiologie qui, à l’heure actuelle, restent dans l’impasse, et celles sur le développement qui, à travers la psychologie développementale et expérimentale et la neuropsychologie, orientent aujourd’hui vers le modèle de l’autiste neuro-développemental.Les facteurs non scientifiques, qui font également évoluer les pratiques, sont évoqués : discours militants des associations de parents, témoignages des personnes TED sans déficit intellectuel et encadrement règlementaire.Les positionnements différents des chercheurs et des praticiens sont ensuite évoqués. Dans le domaine des TSA, en l’état actuel des connaissances/ignorances, le maintien d’un écart entre recherches et pratiques est affirmé comme une garantie éthique vers de bonnes pratiques.

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2. Chokron S, Pieron M, Zalla T. Troubles du spectre de l’autisme et troubles de la fonction visuelle : revue critique, implications théoriques et cliniques. L’information psychiatrique. 2014 ; 90(10) : 819-26.

RésuméLes troubles du spectre de l’autisme (TSA) se caractérisent par un vaste éventail d’anomalies et d’atypies de la perception visuelle de bas niveau, de l’oculomotricité et de la perception des visages chez des individus atteints d’un TSA. Dans cette revue de littérature, nous décrivons les troubles visuo-attentionnels, oculo-moteurs et neurovisuels dans l’autisme et nous discutons l’impact qu’une attente précoce des fonctions visuelles peut avoir sur l’apparition des troubles dans le traitement de l’information sociale. Bien qu’un nombre important de ces déficits et de ces atypies soit connu et documenté, il n’existe à présent aucun modèle théorique permettant de comprendre comment des anomalies du traitement de l’information visuelle interagissent entre elles et contribuent à l’apparition des perturbations de l’interaction sociale chez ces individus. Une voie de recherche prometteuse permettant d’établir les liens entre ces fonctions pourrait avoir des implications importantes en clinique en proposant à la fois des nouveaux outils diagnostiques et des approches d’intervention thérapeutique précoces et plus efficaces.

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3. Guillon Q, Hadjikhani N, Rogé B. L’utilisation de la technique de suivi du regard dans l’étude des troubles du spectre de l’autisme. L’information psychiatrique. 2014 ; 90(10) : 827-34.

RésuméLa technique de suivi du regard permet de mesurer directement, de façon objective et précise le déploiement de l’attention visuelle. Dans les troubles du spectre de l’autisme, elle a majoritairement été utilisée pour étudier les particularités de la perception/cognition sociale. L’objectif de cet article est de fournir un aperçu de l’utilisation de la technique de suivi du regard dans l’étude des TSA et d’illustrer l’apport de cette technique dans la compréhension des difficultés socio-communicatives. Les difficultés de « monitoring social », de perception des visages et du regard sont notamment discutées, de même que les perspectives futures d’utilisation en recherche et en clinique.

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4. Nadel J. Réhabiliter scientifiquement l’imitation au bénéfice de l’autisme. L’information psychiatrique. 2014 ; 90(10) : 835-42.

Résumé L’imitation peut se manifester sous des formes très différentes mais répond à deux fonctions majeures : la communication et l’apprentissage [1]. Les deux fonctions sont essentielles pour le développement et l’adaptation. La communication par l’imitation utilise l’observation pour parvenir à un dialogue moteur avec un partenaire à partir d’actions familières. L’apprentissage par l’imitation utilise l’observation pour parvenir à l’exécution d’actions nouvelles. Ces deux grandes fonctions de l’imitation sont-elles disponibles et exploitables dans l’autisme ? Poser cette question peut paraître surprenant, si l’on examine l’abondante littérature qui affirme un important déficit de l’imitation dans l’autisme. Mais la littérature garde une définition très conventionnelle et globale de l’imitation. Les récentes études expérimentales des comportements imitatifs et de leurs corrélats cérébraux permettent de réviser les poncifs.

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